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Cameroun : la révolte des élites du sud contre Paul Biya – 43 ans de pouvoir, un bilan calamiteux et une jeunesse sacrifiée 

43 ans de pouvoir. 43 ans de promesses non tenues. Le Cameroun, sous le règne étouffant de Paul Biya, ressemble à un géant aux pieds d’argile : une économie asphyxiée, des institutions paralysées par des dinosaures politiques, et une jeunesse condamnée à l’exil ou à la résignation. Aujourd’hui, pour la première fois, la révolte gronde au cœur même de son bastion historique. Des élites du Sud-Cameroun, lassées des routes défoncées, des villages sans lumière et du mépris d’un pouvoir sourd, lancent un ultimatum : octobre 2025 doit sonner le glas d’une ère de sclérose et de gaspillage. Leur cri est clair : il est temps de tourner la page. Mais dans un système verrouillé par des octogénaires accrochés à leurs privilèges, la démocratie a-t-elle encore une chance ?
Paul Biya, Président du Cameroun

Alors que la présidentielle d’octobre 2025 se profile, une fronde inédite émerge du cœur même du fief traditionnel de Paul Biya. Des éminentes du Sud-Cameroun, région natale du président, lancent un cri d’alarme dans une lettre ouverte incendiaire. Leur constat est sans appel : après plus de quatre décennies d’un règne sans partage, le bilan est celui d’un échec retentissant. Routes délabrées, villages plongés dans le noir, jeunesse diplômée condamnée au chômage… Le « miracle Biya » n’est qu’un mirage. 

Un pouvoir sclérosé, un pays à l’arrêt 

À 92 ans, plus que 8 ans pour un 100 ans, Paul Biya, incarne un système à bout de souffle, où des octogénaires et nonagénaires verrouillent toutes les institutions, refusant obstinément de passer le relais. Le Cameroun, autrefois respecté en Afrique, sombre dans la désinvolture et l’immobilisme. Les crises s’accumulent ; économie étouffée, fractures politiques, services publics en déliquescence, mais le pouvoir, sourd et aveugle, n’offre que des rustines là où il faudrait une refonte radicale. 

Une jeunesse sacrifiée, une nation en exil 

Pire encore, ce régime cannibalise son propre avenir. Privés de perspectives, des milliers de jeunes Camerounais fuient chaque année vers le Canada, l’Europe ou les États-Unis, préférant l’exil à un pays qui les étouffe. Ceux qui restent sont écrasés par un système clientéliste où seuls les réseaux du parti au pouvoir ouvrent des portes. La répression contre les voix dissidentes, notamment dans les régions anglophones en crise, achève de peindre le tableau d’un pays en pleine déliquescence. 

Le Sud-Cameroun se réveille : « Assez de mépris ! » 

Ce qui frappe dans cette lettre, c’est le ton sans concession de ces élites, pourtant issues du « berceau » de Biya. « Qui se souvient d’un seul meeting de Paul Biya dans le Sud ? », lancent-ils, dénonçant un président « distant et condescendant » envers sa propre terre. Leur appel est clair : il est temps de « sanctionner dans les urnes » ce pouvoir sclérosé. 

Si l’opposition se saisit de ce texte comme d’une arme, le RDPC, parti au pouvoir, garde un silence complice. En coulisses, certains minimisent ces critiques, les qualifiant de « surenchère électoraliste ». Pourtant, le malaise est profond. 

2025 : Ultime chance de rupture ?

La présidentielle s’annonce comme un référendum sur 43 ans de règne. Entre un pouvoir sénile et une jeunesse en quête d’horizons, le Cameroun est à la croisée des chemins. Reste à savoir si les urnes permettront enfin une alternance… ou si le système Biya survivra, au prix d’un naufrage collectif. 

Un pays en coma politique peut-il encore renaître ? La réponse, peut-être, viendra d’octobre.

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