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Un Pape Noir Pour Sauver l’Église? Le Choc Robert Sarah

Alors que la mort du Pape François plonge l’Église catholique dans une période de deuil et de réflexion, le conclave s’apprête à se réunir dans les prochains jours pour désigner son successeur. Dans les couloirs du Vatican et parmi les observateurs du monde religieux, plusieurs noms se détachent déjà : Le cardinal Pietro Parolin (70 ans), actuel numéro deux du Saint-Siège, diplomate chevronné et artisan discret de la politique internationale du Vatican ; Le cardinal Jean-Marc Aveline (66 ans), archevêque de Marseille, figure progressiste connue pour son engagement en faveur des droits des réfugiés et du dialogue interreligieux ; Le cardinal Pierbattista Pizzaballa (59 ans), patriarche latin de Jérusalem, fin connaisseur des enjeux du Moyen-Orient et médiateur respecté ; Le cardinal Robert Sarah (79 ans), prélat guinéen et figure emblématique de l’aile traditionaliste, dont le nom revient avec insistance malgré son âge. C’est pourtant ce dernier qui polarise les débats. Intellectuel intransigeant, défenseur acharné d’une foi sans compromis, Sarah incarne une vision de l’Église résolument ancrée dans la tradition, à contre-courant des tendances réformatrices des dernières années. Ses prises de position radicales sur la liturgie, l’homosexualité, la morale familiale ou encore l’immigration divisent autant qu’elles séduisent, faisant de lui un papabile aussi controversé qu’incontournable. Mais qui est vraiment cet homme, dont le parcours exceptionnel – de la brousse africaine aux plus hautes sphères du Vatican – force l’admiration autant que ses convictions provoquent le débat ? À l’heure où les cardinaux s’apprêtent à entrer dans le secret de la chapelle Sixtine, retour sur les combats, les paradoxes et l’influence grandissante d’un cardinal qui pourrait bien bouleverser l’avenir de l’Église.
Cardinal Robert Sarah photographié au Vatican en octobre 2019. CNC. Crédit photo Paul Haring

Alors que le Vatican se prépare à l’ouverture du conclave pour élire le successeur du Pape François, décédé ce lundi, plusieurs noms émergent parmi les papabili. Parmi eux, celui du cardinal Robert Sarah, Guinéen de 79 ans, incarne une voix puissante du conservatisme catholique, défendant une ligne doctrinale ferme sur des questions clivantes comme l’immigration, la liturgie traditionnelle ou la morale familiale. 

Un parcours hors norme, de la brousse guinéenne à la Curie romaine 

Né en 1945 dans un village animiste de Guinée, Robert Sarah découvre très tôt la foi catholique grâce aux missionnaires spiritains. Son ascension est remarquable : ordonné prêtre à 24 ans, il devient à 34 ans l’un des plus jeunes archevêques du monde, nommé par Jean-Paul II à la tête du diocèse de Conakry. Son courage face à la dictature de Sékou Touré, qui emprisonnait et torturait des religieux, forge sa réputation d’homme intègre et intransigeant. 

En 2010, Benoît XVI le crée cardinal, puis le nomme préfet de la Congrégation pour le culte divin (2014-2021), où il promeut la messe en latin ad orientem et dénonce les « dérives » liturgiques post-conciliaires. Proche de Benoît XVI, il incarne aujourd’hui l’aile traditionaliste du Sacré Collège, tout en bénéficiant d’une aura particulière comme seul cardinal africain susceptible de briguer la papauté. 

Un conservatisme assumé face aux défis de l’Église

Le cardinal Sarah ne mâche pas ses mots. Ses prises de position en font un polémiste respecté par les conservateurs, mais redouté par les réformistes : 

Sur l’homosexualité : En 2015, il compare l’ »idéologie homosexuelle occidentale » au nazisme, affirmant que l’Afrique doit résister à cette « colonisation morale ». Des propos qui lui valent des accusations d’homophobie, mais galvanisent les traditionalistes. 

– Sur l’immigration : Critique féroce de l’accueil massif des migrants en Europe, il y voit un « suicide démographique » de l’Occident chrétien, noyé par l’islam. Une position en rupture avec celle du pape François. 

Sur la liturgie : Partisan du célibat sacerdotal et de la messe en latin, il s’oppose à toute concession, comme l’ordination d’hommes mariés en Amazonie. 

Un pape noir ? Les atouts de Sarah pour le conclave

1. L’appel de l’Afrique : L’Église croît rapidement au Sud, tandis qu’elle décline en Europe. Un pape africain symboliserait ce basculement. 

2. L’unité des conservateurs : Les cardinaux attachés à la tradition pourraient se rallier à lui, surtout après ses dubia adressés à François en 2023 sur les bénédictions homosexuelles. 

3. Un profil pastoral et romain : Expérimenté en Curie et sur le terrain, il combine rigueur doctrinale et connaissance des réalités locales. 

Les obstacles

Son âge (79 ans) et sa radicalité pourraient effrayer les modérés. Certains lui reprochent aussi son manque de diplomatie, essentielle pour un pape. 

Un pontificat de combat ?

Si Robert Sarah était élu, l’Église s’engagerait dans une restauration conservatrice, avec un focus sur la liturgie traditionnelle, la défense de la famille et un discours anti-mondialiste. Pour ses partisans, il incarne la « résistance » face au relativisme ; pour ses détracteurs, un risque de fracture. Dans un conclave divisé, son élection dépendra de la capacité des traditionalistes à rallier les indécis. 

« L’Occident a renié ses racines chrétiennes. Mais un arbre sans racines meurt » – cette phrase résume peut-être le mieux le projet que porterait un pape Sarah. Reste à savoir si les cardinaux sont prêts à ce tournant. 

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