Les autorités nigériennes ont récemment retiré le permis d’exploitation d’uranium à la multinationale française Orano (anciennement Areva), marquant un moment décisif dans les relations franco-nigériennes. Cette décision intervient dans un contexte de tensions politico-diplomatiques entre Paris et Niamey, depuis la prise de pouvoir par les « patriotes en uniformes » le 26 juillet 2023, mettant fin au mandat du président élu Mohamed Bazoum.
Pendant plus de 50 ans, la multinationale française Orano a exploité le gisement d’Imouraren, situé au nord d’Agadez, en plein désert nigérien. L’uranium nigérien représentait un tiers de l’uranium utilisé dans les centrales nucléaires françaises, tandis que le Niger, dans sa quête d’indépendance politique et économique, sombrait dans la pénombre énergétique. Pour l’heure, la France semble ne pas s’inquiéter, mais un expert du domaine contacté par le journal le Faucon d’Afrique explique que ce retrait du permis d’exploitation aura des conséquences économiques significatives pour la France qui dépend fortement du nucléaire pour sa production d’électricité, il souligne que : « la France importe environ 97 % de son uranium naturel et les principaux fournisseurs sont le Kazakhstan, et le Niger.
La France, qui s’était opposée au coup d’État militaire au Niger, voit maintenant les conséquences de cette décision. La rupture du contrat avec Orano soulève des questions sur la souveraineté politique et économique, tant du côté de la jeunesse africaine que de certains dirigeants politiques. La France, souvent critiquée pour sa politique en Afrique depuis les indépendances, se retrouve à la croisée des chemins.
Les panafricanistes saluent ce retrait du permis d’exploitation, considérant qu’il marque la fin des accords léonins entre la France et l’Afrique, en particulier le Niger. Ils voient dans cette décision un pas vers une plus grande souveraineté pour les nations africaines.
Orano, dans un communiqué,a exprimé son inquiétude quant à l’impact négatif de ce retrait sur le développement économique, social et sociétal de la région minière. La hausse du cours de l’uranium sur le marché actuel rend cette décision encore plus préoccupante pour l’entreprise dirigée par Nicolas Maes.
Le retrait de ce permis d’exploitation d’uranium à la France reflète des enjeux géopolitiques et économiques complexes entre les deux nations, elle ouvre la voie à de nouvelles dynamiques dans les relations franco-africaines. La France perd ainsi un approvisionnement essentiel en matière première pour sa production d’électricité nucléaire. Elle devra chercher d’autres sources d’uranium ou diversifier ses ressources énergétiques.