La visite du Premier Ministre sénégalais, Ousmane Sonko, au Mali ce mardi, 13 Août 2024 a suscité des réactions vives dans toute l’Afrique. Dans un contexte marqué par l’attaque tragique à la frontière entre le Mali et la Mauritanie, où des soldats maliens ont perdu la vie, l’implication présumée des services de renseignements ukrainiens a ajouté une dimension internationale à cette crise.
L’ambassadeur ukrainien au Sénégal a reconnu cette implication, ce qui a conduit plusieurs États membres de l’Alliance des États Sahélo-Sahariens (AES) à prendre des mesures radicales. En effet, ces pays ont immédiatement rompu leurs relations diplomatiques avec l’Ukraine, exprimant ainsi leur solidarité envers le Mali et leur engagement à préserver la paix et la sécurité dans la région.
La société civile africaine a également réagi avec force. De nombreux acteurs de la société civile, en particulier en Afrique de l’Ouest, ont salué cette décision collective des dirigeants de l’AES. Ils considèrent que la solidarité africaine est essentielle pour prévenir la propagation du conflit russo-ukrainien sur le sol africain.
Cependant, des critiques sévères ont également émergé. Certains reprochent aux dirigeants sénégalais de ne pas avoir pris de mesures fermes contre l’ambassadeur ukrainien, qui a fait l’apologie du terrorisme depuis le Sénégal. Cette inaction soulève des questions sur la capacité des gouvernements africains à protéger leurs citoyens et à défendre les principes fondamentaux de la paix et de la sécurité.
Lors de sa rencontre avec le président malien le Colonel Assimi Goïta, le premier ministre sénégalais Ousmane Sonko, a souligné l’importance de dépasser les divergences pour favoriser l’unité régionale. Il a déclaré : « Nous devons mettre les émotions de côté et travailler sur la base de préoccupations concrètes. Si nous sommes panafricanistes, chaque panafricaniste doit avoir pour seul objectif l’unité des africains au-delà de nos différences. » Aussi, Sonko a insisté sur la nécessité de recréer un lien fort entre ces pays, rappelant l’importance de l’unité historique de la région. « Quelles que soient nos différences, essayons, comme nos aînés l’ont fait, de recréer l’empire malien qui s’étendait d’ici au Sénégal, au Ghana et partout ailleurs, » a-t-il ajouté.
l’Afrique se trouve à un carrefour crucial. La solidarité africaine face au conflit russo-ukrainien est un signal fort, mais elle doit être accompagnée d’actions concrètes pour prévenir toute escalade. Les dirigeants africains doivent agir avec fermeté et cohérence, tout en tenant compte des intérêts de leurs citoyens et de la stabilité régionale.