Ce samedi 6 juillet 2024, l’Alliance des États du Sahel (AES) a marqué un moment décisif dans l’histoire de la région. À l’initiative des trois chefs d’État – le Colonel Assimi Goïta du Mali, le Capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso et le Général Abdourahmane Tiani du Niger – ce sommet a réuni les pays membres pour discuter des défis communs et explorer des solutions concertées.
Contexte historique et vision panafricaine
Il est important de souligner que ce sommet intervient exactement 67 ans après le tout premier sommet des pères fondateurs du panafricanisme en Afrique, qui s’est tenu au Ghana en 1957 sous le leadership éclairé de Kwame Nkrumah et de ses pairs. Cette réunion historique avait jeté les bases d’une coopération solide entre les nations africaines, visant à renforcer leur indépendance et à promouvoir la paix et le développement durable.
Sortie de la CEDEAO et quête de souveraineté

Le contexte sous-régional est marqué par la sortie de ces trois pays de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette décision découle de l’incapacité de la CEDEAO à résoudre de nombreuses crises et de son inféodation aux puissances étrangères, notamment la France. En réponse à des sanctions économiques imposées par la France, ces trois pays ont choisi de s’assumer pleinement et de renverser les régimes politiques sous tutelle.
Objectifs et aspirations de l’Alliance des États du Sahel
L’objectif de ce sommet historique est de consolider les fondements de la vraie indépendance des pays membres. La création de la Confédération « Alliance des États du Sahel » vise à garantir une paix véritable et un développement durable. L’AES dispose d’énormes potentialités naturelles qui, si elles sont bien exploitées, profiteront aux peuples nigériens, malien et burkinabè.
Solidarité, coopération et défis sécuritaires
L’AES aspire à accroître la solidarité et le soutien mutuel entre ses membres. Ce sommet ambitionne également de faire de cet espace un modèle de coopération et de développement, conformément à la vision des pères fondateurs du panafricanisme. Parmi les sujets de discussion, on retrouve les défis sécuritaires communs, l’abandon du franc CFA et les possibilités de créer une monnaie commune.

Au cours de ce premier sommet de l’Alliance des États du Sahel (AES), les présidents du Niger, du Mali et du Burkina Faso ont prononcé des discours marquant leur engagement envers la souveraineté et l’indépendance de leurs nations respectives. Ils ont également souligné la solidarité entre leurs peuples. Le capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso a dénoncé l’héritage colonial et l’exploitation continue de l’Afrique par les puissances impérialistes. Il a appelé à une révolution pour assurer la véritable indépendance et liberté des États africains. De son côté, le colonel Assimi Goïta du Mali a mis en avant l’importance de l’AES pour la sécurité régionale, soulignant les opérations conjointes réussies contre le terrorisme. Ce premier sommet de l’Alliance des États du Sahel marque une étape cruciale pour l’avenir de cette région, où la souveraineté, la paix et la prospérité sont au cœur des préoccupations.