La récente tournée africaine du Ministre des Affaires Étrangères Russe, Sergueï Lavrov, a mis en lumière les ambitions stratégiques et géopolitiques de la Russie sur le continent africain. Commencée en Guinée, la visite a été marquée par des discussions sur la coopération militaire et économique, notamment dans le secteur minier, un domaine clé pour l’économie guinéenne.
En poursuivant au Congo-Brazzaville, Lavrov a rencontré le Président Congolais pour discuter de la crise en Libye. Il a profité de cette occasion pour souligner le rôle des puissances occidentales dans la crise libyenne, en rappelant l’assassinat du guide Libyen Kadhafi et les conséquences qui en ont découlé.
Au Burkina Faso, l’accent a été mis sur la coopération militaire et sécuritaire, un sujet brûlant compte tenu de la situation sécuritaire précaire dans la région. La boucle de la tournée s’est bouclée au Tchad, où Lavrov a échangé avec le Président Mahamat Idriss Deby Itno sur des questions de coopération sécuritaire et militaire.
Cette visite a également été l’occasion de rappeler que la Russie n’a pas de passé colonial en Afrique et qu’elle a soutenu de nombreux pays africains lors de leurs luttes pour l’indépendance, comme l’Angola, le Mozambique, la Guinée, et même l’Égypte avec la nationalisation du canal de Suez.
L’offensive diplomatique russe en Afrique vise à accroître l’influence de la Russie sur le continent et à multiplier les partenariats dans des domaines cruciaux. De nombreux jeunes africains expriment leur satisfaction vis-à-vis de cette coopération. Un jeune a déclaré :
« Les Africains sont libres de passer des accords avec qui ils veulent tant que cela apporte des résultats«
d’autres soulignent :
« L’Afrique a besoin de sécurité au regard de la prolifération des groupes armés et tout partenaire qui peut nous aider dans ce sens sera le bienvenu« .
« La coopération Russo africaine est une coopération gagnant gagnant contrairement à la coopération avec l’occident ou c’est le paternalisme, le pillage, le vol, l’esclavagisme. Comme le cas au Niger ou la France a exploité notre uranium pendant plus de 50 ans mais le Niger est sans électricité sur 80% de son territoire« .
« Ce n’est ni la faute de la Russie ni des pays africains qui progressivement ouvrent la voie à la Russie. Mais la faute découle des puissances colonisatrices qui ne prennent nullement en compte les besoins, les aspirations et la vision du continent africain. Toutes les assistances apportées et imposées par ces dernières sont des projets d’assujettissement. L’Occident est invité à revoir, redéfinir, reconsidérer et changer le narratif sur l’Afrique« .
La coopération entre la Russie et les pays de l’Alliance des États du Sahel, notamment le Mali, le Burkina Faso et le Niger, semble porter ses fruits sur le plan sécuritaire, illustrant ainsi l’impact potentiel de ces partenariats stratégiques.